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Le blog de Jean-Luc Laurent

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9 septembre 2009

>> Discours d'ouverture de l'Université d'été du MRC à Toulouse

Citoyennes, Citoyens,

Le Mouvement Républicain et Citoyen cultive une belle singularité : l’engouement et la constance avec lesquels nous avons toujours affirmé la primauté de la pensée dans notre engagement politique constitue une véritable marque de fabrique. L’appellation « Université d’Eté » s’avère, pour ce qui nous concerne, bien trop restrictive. Au MRC, c’est l’université toute l’année !

Grâce au travail toujours rigoureux de Patrick Quinqueton pour préparer ces journées de réflexion, nous avons tous les ingrédients d’une édition 2009 prometteuse. Patrick, au nom du MRC, je veux te remercier.

Une université d’été requiert aussi une organisation matérielle et logistique pour nous accueillir pendant 2 jours. A ce titre, je veux là aussi adresser des remerciements appuyés à Thierry Cotelle, maire-adjoint MRC de Toulouse et à Jean-François Flécher, hospitalisé depuis jeudi et qui ne pourra malheureusement pas être parmi nous. Je lui souhaite un prompt rétablissement. Merci également aux militants du MRC de Haute Garonne qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour nous recevoir dans de si belles conditions.

Enfin, je souhaite naturellement me tourner vers Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, ville conquise de haute lutte en mars 2008. Lorsque nous l’avons sollicité avec Thierry Cotelle pour organiser l’Université d’Eté dans la ville rose – et qui l’est désormais à plus d’un titre, il a aussitôt répondu favorablement à notre demande. Le temps d’un week-end, tu as une université de plus à Toulouse, ville étudiante s’il en est. Je veux te dire cher Pierre, notre plaisir de nous retrouver ici et te remercie très chaleureusement. Je n’oublie pas que jeudi dernier était célébré le 150ème anniversaire de la naissance de Jean Jaurès. Que le MRC se réunisse ce week-end à quelques encablures de Carmaux, j’en suis nécessairement comblé. Au-delà de la proximité géographique, je n’ai pas oublié que Jean Jaurès fut d’abord un philosophe talentueux et exigeant. Gageons que nous saurons nous en inspirer.

L’occasion nous est offerte de se tourner vers les citoyens et d’ouvrir un nouvel horizon pour notre peuple.

En cette rentrée, la France va mal. La crise que nous endurons n’est pas un accident de parcours. Elle doit être comprise comme l’aboutissement logique d’un système – le capitalisme financier mondialisé – qui s’est déployé jusqu’à son terme. Les solutions imaginées par le gouvernement pour sortir de la crise étaient certes utiles mais s’avèreront largement insuffisantes à long terme.

Oui, il fallait apporter les garanties nécessaires au système bancaire pour endiguer la contagion. Au plan moral, j’en conviens, la pilule est difficile à avaler. Mais qui aurait supporté en bout de chaîne le coût d’un effondrement systémique ? Comme toujours, le peuple, la Nation.

Mais je dis que cette solution est insuffisante : il y a un réel danger à se contenter de restaurer les capacités de crédits des banques lorsque l’endettement des ménages est précisément le talon d’Achille du système. S’il s’agit de remettre une pièce dans la machine et reprendre le cours des choses comme avant, nous devons nous attendre à d’autres épisodes funestes. Il fallait au contraire, imposer des contreparties pour l’Etat et qu’il renoue avec le contrôle public de la finance. La main invisible n’est qu’une théorie de charlatan pour servir les puissances de l’argent et les plus forts.

Regardons devant nous : l’heure est venue de déposer le bilan de ce que Margaret Thatcher prétendait être « la seule politique possible ». En vérité, il ne s’agissait précisément plus de politique puisque le contrat social et la puissance publique avaient été mis en congés.

Chers camarades, je vous invite à conjuguer le libéralisme au passé. Cette doctrine est une antiquité héritée du XXème siècle. Le monde a changé et nous commande de dépasser les illusions libérales. Si aujourd’hui Nicolas Sarkozy goûte peu à la Princesse de Clèves, il devra composer demain avec ses Illusions perdues.

En cette rentrée, la France va mal. Elle va mal parce que la droite détricote notre pacte républicain. Et les mots hardis d’Henri Guaino n’y changent rien.

Deux épisodes révélateurs illustrent magistralement l’abîme qui sépare les intentions affichées et les choix opérés au sommet de l’Etat.

Il y a quelques jours, fidèle à lui-même, Nicolas Sarkozy a organisé en grande pompe une rencontre avec les banquiers à l’Elysée. Notons que depuis le début de cette crise, la réprimande des traders est une valeur refuge : une sorte de refrain commode pour faire diversion. Comme le dit l’économiste Frédéric Lordon, « montrer du doigt, c’est encore le meilleur moyen pour s’assurer d’être du bon coté du doigt ! ». Pendant qu’on se concentre à identifier les coupables, on s’exonère de sonder trop profondément sur les manquements du système. Je confesse bien volontiers ne pas avoir d’affinité particulière pour les traders. Mais ces derniers ne faisaient que remplir la mission qui leur était confiée. Ils jouaient leur rôle. Faute d’avoir répondu aux questions fondamentales soulevées par la crise – le libre échange, l’absence de droits de douanes, la dictature de l’actionnariat, les délocalisations d’entreprises, la politique monétaire, le surendettement des ménages, la revalorisation du travail par celle de la fiche de paie, les services publics dilapidés – les petites réprimandes du président de la République sont dérisoires si elles ne sont pas accompagnées de contraintes et d’obligations au service de l’intérêt général. Mais nous le savons d’expérience, le pompier-pyromane est un professionnel du rideau de fumée !

En revanche, l’Elysée s’est montré plus avare en déclarations lorsque le Conseil des ministres avait choisi courageusement la date du 29 juillet pour présenter le projet de changement de statut de La Poste. Cette façon de préparer ou de faire adopter des décisions lourdes en plein cœur de l’été devient une fâcheuse manie. Nous autres républicains, nous savons mieux que quiconque que le passage de La Poste au statut de société anonyme est le premier acte de la chronique d’une privatisation annoncée. Cette mesure n’étant que la docile transcription de la directive européenne qui organise l’ouverture totale à la concurrence du courrier début 2011. Depuis plus de 15 ans, nous n’avons eu de cesse de prendre la Nation à témoin devant le démantèlement de services publics sacrifiés sur l’autel de la concurrence libre et non faussée. Dans le contexte actuel, la perspective de la privatisation de la Poste est une inconséquence de plus. Face à cette débandade, le MRC s’est engagé aux cotés du collectif de « l’appel pour la poste » afin d’obtenir un référendum pour la sauvegarde du service public postal. Une votation citoyenne sera organisée le 3 octobre prochain dans de nombreuses villes en France, et notamment au Kremlin-Bicêtre, afin d’imposer le référendum au chef de l’Etat, ainsi que la Constitution nous l’autorise si nous réunissons 10% du corps électoral. Je vous invite donc à mobiliser très largement autour de vous. Seul le peuple souverain doit pouvoir s’exprimer sur l’avenir de La Poste.

La France va mal. La France va d’autant plus mal que la gauche elle aussi va mal. Je dis cela malgré les efforts réalisés par Martine Aubry à l’université d’été du Parti socialiste et dont le premier fut d’inviter Jean-Pierre Chevènement.

Pourquoi la gauche est-elle mal en point ? Elle souffre d’un mal chronique : le déficit de pensée, l’absence d’analyse et la paresse doctrinale. Elle doit prendre acte que la crise financière met un terme à la social-démocratie et referme la parenthèse social-libérale. La gauche doit se réapproprier l’intérêt général. Elle doit réapprendre à estimer l’Etat. Elle doit imaginer la puissance publique de demain ; celle qui permettra de traduire la devise de notre Nation dans ce monde nouveau.

A la Rochelle, la question des primaires a été sur le devant de la scène. La question des primaires ne doit pas être formelle et faire l’impasse du débat sur le projet. Nous avons répondu favorablement au principe de primaires ouvertes si, et seulement si, nous sommes associés à leur conception et à leur organisation. C’est donc un oui conditionnel. Elles ne doivent pas en effet avoir pour vocation d’adouber un candidat qui serait socialiste par nature. Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant : les primaires doivent aboutir à la désignation du candidat de la gauche et être précédées d’assises ayant pour objectif d’élaborer un projet que nous voulons républicain pour répondre aux besoins de notre peuple et relever les défis du monde nouveau.

L’essentiel, c’est de jouer carte sur table. Il est nécessaire que chaque composante qui se reconnaît au sein de la gauche, accepte le débat en dépassant les petites intrigues et les intérêts de boutiques. Un débat élégant mais sans concessions.

Les primaires doivent être un tremplin pour refonder la gauche sur un projet républicain.

Qu’est-ce qu’un projet républicain ?

C’est un projet qui intègre le double échec du libéralisme :

- Celui d’une gauche qui a magnifié la société civile.

- Celui d’une droite qui sanctuarise la société anonyme.

Au final, les deux auront surtout organisé la société atomisée en individus.

Seule la perspective républicaine a la capacité de répondre à ces deux impasses.

Face à ce défi, le MRC doit redoubler d’ardeur. A cet effet, nous avons 6 devoirs :

- Travailler et privilégier la réflexion

- Proposer un programme de salut public 

- Débattre avec les autres formations politiques 

- Développer notre parti en y attirant de nouveaux militants 

- Former de nouveaux cadres pour l’avenir 

- Préparer les échéances à venir et pour 2010, les régionales 

Le Secrétariat National proposera des actions en ce sens prochainement.

Pour l’heure, nous voici donc à Toulouse pour notre Université d’été.

Je souhaite qu’elle soit fructueuse pour chacun d’entre nous, et qu’elle alimente avec enthousiasme nos réflexions pour l’avenir.

Merci à vous tous et bon travail !

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2 septembre 2009

>> Service public de la Poste : n’habite plus à l’adresse indiquée

01903732« Savoir dissimuler est le savoir des rois ». Il semble que le président de la République ait fait sienne cette maxime du cardinal de Richelieu. Le procédé qui consiste à préparer puis à faire adopter des réformes douloureuses pendant que la France est en vacances n’en est pas à son premier coup d’essai. Il s’inscrit dans une tradition désormais largement éprouvée : l’été 2007 avait vu surgir le bouclier fiscal, la saison estivale 2008 le projet de réforme sur l’autonomie de l’université et la réforme constitutionnelle. Enfin, cet été 2009 a permis au gouvernement de programmer en catimini la future privatisation de la Poste.

C’est en effet au plein cœur de l’été, lors de l’ultime conseil des ministres qui s’est réuni le 29 juillet dernier, que le gouvernement a présenté ce qu’il appelle pudiquement « le projet de réforme du statut de la Poste ». Plus prosaïquement, il s’agit du premier acte de la chronique d’une privatisation annoncée. En vérité, le passage de cet Etablissement Public au statut de société anonyme n’est que la docile transcription de la directive européenne qui organise l’ouverture totale à la concurrence du courrier début 2011.

Certes, Nicolas Sarkozy avait annoncé la main sur le cœur en décembre 2008 que ce changement de statut n’impliquerait pas de privatisation et que les capitaux de La Poste resteraient entièrement publics. L’histoire pourtant bégaie et nous sommes instruits par l’expérience de France Telecom qui mit 16 longues années avant de voir la part de l’Etat devenir minoritaire au capital de l’entreprise. EDF-GDF a connu le même sort.  A cet égard, si nous sommes invités à prendre le chef de l’Etat au mot, nous sommes qualifiés à mettre sa parole en doute.

Le MRC a de la mémoire. Mieux que quiconque, nous savons que cette étape supplémentaire n’est que la pâle rengaine d’une politique européenne qui a entrepris il y a fort longtemps – depuis l’Acte unique et le Traité de Maastricht – de saccager les services publics au nom d’un dogme qui a la peau dure : la concurrence libre et non faussée.

Depuis toujours, convaincus de l’ardente nécessité de pérenniser des services publics de qualité, nous cultivons une hostilité de principe à la privatisation des entreprises publiques qui remplissent une mission d’intérêt général. Le monopole d’Etat s’avère irremplaçable lorsqu’il s’agit de garantir aux citoyens une égalité de traitement, la péréquation tarifaire, la sécurité et l’anonymat. Lien quotidien entre les personnes, les entreprises et les administrations publiques, le courrier requiert naturellement toutes ces garanties.

Dans le contexte de crise où l’on observe l’ensemble du système capitaliste financier vaciller sur ses bases, ce projet de privatisation de la Poste atteste que le gouvernement n’a rien appris et qu’il n’a rien compris. Ici, la mauvaise foi le dispute à l’incompétence. Pour justifier cette intention, n’a-t-on pas entendu Nicolas Sarkozy déplorer que la France dispose de « l’une des postes les plus endettées du monde » ? D’une part cela est factuellement faux. Ensuite et surtout, cela n’a pas dissuadé l’Etat de ponctionner un dividende s’élevant à 15% de son bénéfice net sur le résultat 2007, soit 141 millions d’euros. C’est oublier aussi qu’un tiers de la dette de l’entreprise publique a été générée par le transfert par l’Etat des retraites des postiers sur le budget de l'entreprise.

Cette décision du gouvernement procède d’une logique libérale d’ores et déjà à l’œuvre depuis plusieurs années au sein de l’entreprise. L’obsession de la rentabilité a conduit sa direction à réduire ses effectifs de plus de 20.000 depuis 2002. Parallèlement, la proportion de fonctionnaires est passée de 2/3 des effectifs à moins de la moitié sur la même période.

Pour faire face au projet de changement de statut de la Poste dévoilé par le gouvernement, le Mouvement Républicain et Citoyen a signé l’Appel pour la Poste (www.appelpourlaposte.fr) qui rassemble syndicats, associations et partis politiques. Le 3 octobre prochain, une votation citoyenne sera organisée dans de nombreuses villes en France dans les mairies – il convient de demander aux maires de l’organiser – et devant les bureaux de poste afin d’obtenir un referendum sur le service public postal ainsi que l’autorise l’article 11 de la constitution. Pour cela, il convient de réunir 1/10ème du corps électoral, soit environ 4,5 millions de signatures.

Le MRC appelle ses militants et sympathisants à se mobiliser massivement pour la journée du samedi 3 octobre afin de faire échec au projet du gouvernement. Les citoyens sont en capacité d’imposer au gouvernement un débat national qu’il tente de faire passer sous silence. L’occasion est offerte au peuple français de faire vivre sa pleine et entière souveraineté. Affirmons avec force l’attachement de la Nation au service public de la Poste !

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